L'éthique du contrôle de gestion: entre la finance et les métiers

Les contrôleurs de gestion sont chargés du suivi des coûts et des recettes et du pilotage du résultat. L’argent est au cœur même de leur métier dont la comptabilité est la discipline de référence et l’ordinateur le compagnon de tous les instants. Même si la nature du contrôle de gestion varie assez largement d’une société à l’autre, il s’agit sans exception d’un métier qui mêle aussi bien la prise en charge des instruments informatiques du reporting financier, l’exercice d’une surveillance des performances de chacun, mais aussi des éléments « relationnels ». Un contrôleur de gestion est donc amené à veiller à la rentabilité de son entreprise et à optimiser les coûts. Il édite et partage des « tableaux de bord », participe à l’élaboration des budgets en collaboration avec les différents métiers et aide les instances dirigeantes à définir la stratégie et à définir les objectifs. Pris entre la responsabilité de contrôler les dépenses et le fait de permettre aux opérationnels de conserver les moyens de poursuivre leurs missions, ils sont à la fois ‘conseillers’ et ‘techniciens’, aide précieuse et ‘mouchards’. Les contrôleurs de gestion sont en effet parfois entièrement confondus avec les instances dirigeantes absorbées par les reportings financiers et l’œil rivé sur les indicateurs de performance. Plus rarement ils sont perçus comme ‘détachés’ auprès des opérationnels dont ils partagent le quotidien sans pouvoir se soustraire aux demandes incessantes de reporting. Le plus souvent, ils sont aux prises avec des interlocuteurs des deux bords et se trouvent inconfortablement chargés d’une partie des reproches adressés par chacun aux ‘autres’ tout en tentant de les convaincre tous de poursuivre leur collaboration. De ce fait, dépendants des deux bords, ils ne peuvent se satisfaire d’une allégeance unique et occupent la place souvent peu enviable de ‘go-between’.