Abstract
Dominée par les figures parentales, l’œuvre autosociobiographique d’Annie Ernaux se donne à lire comme la mise en écriture de l’héritage ambivalent du monde des parents de l’auteure, et en particulier de leur langage. Cet article vise à analyser la dynamique des processus d’héritage et de transmission de la langue d’origine dans l’œuvre d’Ernaux. En me concentrant sur les relations parents-enfant, j’exposerai les modalités de la représentation de la langue d’origine, dont l’ambivalence provient en partie de l’ascension sociale d’Ernaux souhaitée par ses parents. En particulier, j’insisterai sur la valeur de cet héritage en soulignant que le processus de réhabilitation du monde et de la langue des parents explicité dans /La Place/ et /Une Femme/ est en fait esquissé dès les trois premiers romans de l’auteure : /Les Armoires vides/, /Ce qu'ils disent ou rien/ et /La Femme gelée/. En réévaluant /La Place/ non en rupture mais en continuité avec les œuvres précédentes, cet article mettra en relief l’intégration de la langue des parents dans l’espace textuel. Amorcée avec le choix d’une expression populaire en titre de /Ce qu'ils disent ou rien/, cette intégration, qui culminera avec le contenu et le titre du texte "Je ne suis pas sortie de ma nuit" , permet non seulement l’héritage, mais également la transmission, du monde et de la langue d’origine.
Original language | English |
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Title of host publication | Transmission/héritage dans l'écriture contemporaine de soi |
Editors | Béatrice Jongy, Annette Keilhauer |
Publisher | Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal |
ISBN (Print) | 978-2-84516-367-6 |
Publication status | Published - 2009 |